À l'occasion du cinquante-septième entretien de Jérôme Bourbon d'octobre 2023, j'ai jugé utile de revenir sur ses autres contributions depuis le cinquante-sixième, et notamment son intervention sur Radio Athéna en juin 2023, répondant à l'invitation d'Henry de Lesquen. Privilégiant les transcriptions et/ou commentaires des contenus de qualité, j'estime en effet que ces vidéos méritent d'être revues attentivement, avec le recul des mois et même, dans certains cas, des années, car procédant d'un travail de fond qui les rend toujours actuelles et dignes de réflexion.
Concernant Lesquen, j'ai la même position qu'au sujet de Pierre-Yves Rougeyron par ailleurs. Tous deux ont en effet en commun de se situer à la charnière de la droite républicaine et de l'extrême droite, comme Charles Pasqua (1927-2015) avant eux. On peut partager certaines de leurs analyses, et c'est à ce titre que je les cite même si, par appartenance à l'extrême droite, je préfère le point de vue des Cercles nationalistes français autour de Philippe Ploncard d'Assac (ou, d'ailleurs, de Rivarol autour de Jérôme Bourbon et des autres rédacteurs).
Ploncard d'Assac avait d'ailleurs mis en garde les lecteurs de ses ouvrages, en l'occurrence l'Enquête sur la Nouvelle Droite et ses compagnons de route, concernant Lesquen (entre autres, car il n'est pas le seul : Alain de Benoist, Dominique Venner (1935-2013), Louis Pauwels, Robert Hersant, Jean-Pierre Pierre-Bloch, Patrick Gofman, Yves Blot, Jean-Yves Le Gallou, Pierre Vial, Guillaume Faye, Bruno Mégret, Christian Bouchet, etc.). En cause : leur crypto-maçonnisme (voire leur gaullisme, ce qui revient au même), au détriment de l'héritage catholique.
La question se pose, de la spécificité de l'extrême droite en tant que famille politique. À cette question, l'une des réponses (et c'est le choix que j'ai fait, comme d'autres nationalistes avant moi) consiste à condamner clairement la gnose, le catharisme et la franc-maçonnerie. Même si, personnellement, je ne suis pas catholique, je vois dans l'humanisme fraternel (et même dans l'humanisme tout court) le terreau du laxisme et de la complaisance qu'il faut combattre par la rigueur, ce afin de maintenir ou restaurer des nations solides dans notre intérêt.
Or, l'un des problèmes de l'extrême droite est celui de son unité. Quoi que l'on pense de Jean-Marie Le Pen, il a eu le mérite, à un moment donné, de parvenir à fédérer des courants antinomiques pour ériger le Front national en force politique majeure. Malheureusement, cette ouverture a fini par s'opérer au détriment du nationalisme, ce qui explique indirectement pourquoi on en est arrivé au Rassemblement national de Marine Le Pen, puis à Jordan Bardella accusé d'opportunisme par ses détracteurs nationalistes. C'est un point à considérer.
Un autre point, sur lequel je souhaite revenir, est celui de la difficulté à mettre d'accord des catholiques, des païens et des athées. Au sein de l'extrême droite, si, comme l'explique Ploncard d'Assac dans ses conférences, le fait pour chacun de tirer la corde de son côté aboutit à une force d'inertie et, de ce fait, à une incapacité en termes de prise de décision, il aurait fallu et il faudrait que les différents représentants de l'extrême droite acceptent la négociation, en se mettant d'accord sur au moins un point non négociable : il faut écarter les francs-maçons (et, par ailleurs, les personnes de mœurs déviantes).
Car, et c'est un élément essentiel pour comprendre ce qui s'est passé, c'est du fait des limites de l'action de Jean-Marie Le Pen, et parce que la culture de la négociation en interne n'était pas assez développée parmi l'extrême droite française, que les francs-maçons en ont profité pour infiltrer cette famille politique, en se présentant implicitement à elle comme les médiateurs, en son sein, entre croyants et non-croyants. Il faut donc que les extrémistes de droite, par intérêt politique, s'unissent pour combattre la franc-maçonnerie et la vaincre légalement.
Il convient de compléter la référence de Ploncard d'Assac à l'encontre de la Nouvelle Droite par la lecture de ses autres ouvrages, dont, en l'occurrence, Charles de Gaulle, de la légende à la réalité et FN, histoire d'une trahison. Ces livres sont d'une importance majeure pour comprendre les réserves que l'on peut avoir, concernant Lesquen et Rougeyron (à cause de leur gaullisme et, disons-le, de leur crypto-maçonnisme). Les lignes de démarcation étant nettement tracées, que reste-t-il des émissions de Radio Athéna ? Un intérêt documentaire.
Ce long préambule de ma part, en faveur d'un ordre civilisationnel propice à la solidité de la nation, devrait permettre une meilleure compréhension, dans une perspective d'extrême droite, de la transcription et des commentaires qui vont suivre, du contenu de l'émission de Radio Athéna à proprement parler. Quand je lis les commentaires sur Youtube, je note, à plusieurs reprises, que certains auditeurs reprochent à Lesquen de trop parler au détriment de son invité. Je trouve que la parole de Bourbon ressort d'autant mieux.
Le titre de l'entretien est d'ailleurs : "Le combat contre la décadence de la France et de l'Occident chrétien". Lesquen revient d'abord sur la mort de Jean Haudry (1934-2023), grand spécialiste, avec Georges Dumézil (1898-1986), des langues indo-européennes et de leur civilisation, auteur notamment d'un ouvrage intitulé La Triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne. L'animateur de l'émission note, de ce fait, une influence indo-européenne dans la prière du Confiteor, qui parle du péché en pensée, en parole et en action.
Cette prière, Bourbon la récite de mémoire en latin : "Confiteor Deo omnipotenti, beatae Mariae semper Virgini, beato Michaeli Archangelo, beato Joannni Baptistae, sanctis apostolis Petro et Paulo, omnibus Sanctis et tibi Pater, quia peccavi nimis cogitatione, verbo et opere". Le deuxième sujet abordé se présente comme celui d'un héros symbolique, Henri d'Anselme, "ce jeune catholique qui avait repoussé un homme en train d’attaquer des enfants à Annecy" le 8 juin 2023. Le public de notre époque oublie vite, consomme l'actualité.
Bourbon fait observer que les médias laïcistes ont mis en exergue la soi disant chrétienté de l'attaquant au couteau, Abdalmasih H., pour dénoncer le fondamentalisme religieux, cependant que Lesquen se demande si le criminel syrien est vraiment chrétien, d'où l'hypothèse, en fait, d'un acte de provocation islamiste. Après ces deux premiers points, Lesquen et Bourbon en viennent à celui de l'annulation du banquet de Rivarol le 24 juin 2023. J'avais moi-même prévu d'y aller et m'y étais inscrit, avant de décider de convertir en don ma réservation.
Cette période est particulièrement importante pour moi, comme pour d'autres. Sans en préciser le motif (car je n'entre pas dans le détail de mes engagements politiques dans la sphère professionnelle, à la fois par réserve, par pudeur et par conformité déontologique, contrairement aux wokistes qui mettent du rose partout), j'avais prévenu mon travail de mon indisponibilité "pour cause de déplacement à Paris". Cependant, le banquet de Rivarol annulé, rien ne m'incitait plus à aller à Paris ce jour-là. C'était le seul événement susceptible de me concerner.
Cela explique pourquoi, le 24 juin 2023, j'ai profité de cette indisponibilité planifiée pour aller dans les Hautes-Alpes, afin de voir d'autres contacts professionnels (j'ai en effet plusieurs activités) et, par la même occasion, poursuivre l'exploration de ma région, qui s'annonce comme une exploration plus vaste du territoire français, contribuant, en plus de mes convictions nationalistes et conservatrices, à l'intitulé d'Objectif Nation qui occupe, encore plus qu'hier et moins que demain, une place de premier ordre dans ma vie. C'est une convergence.
J'ai ainsi alterné visites professionnelles et découvertes locales. Parti le 23/06/23, j'ai vu notamment : le Massif du Dévoluy ; Notre-Dame de Bois-Vert, à La Fare-en-Champsaur ; le Grand Pic de la Meije, dans le massif des Écrins ; le 24/06/23 : le Lac Vert, à Névache ; le massif des Cerces, à la frontière franco-italienne ; le 25/06/23 : les Gondrans et la Naissance de la Durance, à Montgenèvre ; le 24/06/23 : le pont d'Asfeld, la Collégiale, la cité Vauban et la Croix de Toulouse, à Briançon, la plus haute ville de France. Je n'ai donc pu faire la randonnée de la Croix de Toulouse.
Pour avoir visité les endroits cités et travaillé le même jour, je n'ai, en effet, pas eu le temps nécessaire pour me rendre à pied jusqu'à ce site en hauteur. Je m'y suis donc rendu en voiture, sur une route étroite et vertigineuse fortement déconseillée aux automobilistes (ce que j'ai appris après coup, en comprenant pourquoi ayant fait l'expérience). J'ai réfléchi, ensuite, sur ce que la croix de Toulouse pouvait représenter pour moi. Je suis blanc, européen, de culture chrétienne, attaché à la France et à la région Sud, extrêmement conservateur.
La croix de Toulouse n'est pas, à mes yeux, le symbole de tolérance que certains veulent y voir ; c'est simplement la conjonction entre deux appartenances culturelles : celle à la chrétienté et celle à l'Occitanie (au sens large, de la terre où se parle la langue d'oc, et non au sens administratif actuel, plus restreint). La croix de Toulouse est donc la représentation d'une double appartenance, une manière de dire que la terre occitane se veut chrétienne. Les Hautes-Alpes sont aussi une expérience profonde pour un Niçois, une autre notion de la distance que celle donnée par le littoral azuréen.
Sur le site de la Croix de Toulouse, à côté d'une statue de la Vierge, on peut lire un message disant que, depuis ces hauteurs, elle veille sur nous, et nous protège des ténèbres. Je me suis laissé penser que ce message, qui géographiquement touche d'abord Briançon, résonne au moins jusqu'à Nice. Par la suite, je suis retourné dans ma commune niçoise en empruntant, sur une partie du trajet, la route de la Bonette, la route bitumée la plus haute de France. Arrivé au camp des Fourches, à Saint-Dalmas-le-Selvage, j'étais déjà dans la métropole Nice Côte d'Azur.
Je souscris, par ailleurs, à la thèse mistralienne selon laquelle les Hautes-Alpes sont non seulement occitanes, mais aussi provençales, du moins pour une partie d'entre elles. L'appellation croix de Toulouse est, de fait, liée à la Provence, nommant ainsi la croix occitane par reconnaissance de Toulouse comme capitale culturelle, encore une fois dans une acception étendue (Marseille pouvant être considérée, plus spécifiquement, comme capitale de la Provence). Ce séjour a également confirmé, à mon sens, l'importance de l'automobile dans nos vies.
Quand je parle d'automobile, je parle évidemment de celle qui roule à l'essence, et de l'autonomie que procure, depuis toujours, ce moyen de locomotion privatif et pratique, surtout à l'heure où l'Allemagne envisage d'abandonner l'objectif du "tout électrique" dans l'automobile à l'horizon de 2035, et où la république française macronienne se retrouve de plus en plus isolée dans son idéologie écolo-pathologique punitive et contreproductive, ce d'autant plus que le climato-scepticisme s'avère fondé, parce que le CO2 est bénéfique à la planète.
Cela me fait penser que, si j'étais allé à Paris pour assister au banquet de Rivarol en cas de maintien de ce dernier, j'aurais probablement pris ma voiture là aussi. Par adhésion personnelle. Et parce que la voiture à essence se doit de faire partie des revendications de l'extrême droite, tout comme la consommation de viande par ailleurs : nous avons combattu pour devenir une espèce dominante sur cette planète, et avons construit, pour notre propre confort au prix d'un travail considérable, notre droit d'y circuler et d'y maintenir notre consommation omnivore.
Lesquen, lui, avait assisté au banquet rivarolien de 2016, dont je me souviens du reportage que Canal + lui avait consacré, avec, entre autres, Jean-Marie Le Pen, Robert Faurisson (1929-2018), Pierre Sidos (1927-2020) et Pierre Hillard. Je cite ce que disait alors Lesquen : "Je suis nationaliste, traditionnaliste, identitaire et, j'ose le dire, populiste. Les cinq grandes idées si j'étais président ? Premièrement, rétablissement de la démocratie (qui n'existe pas). Deuxièmement, rétablissement de la liberté d'expression(je ne suis pas un admirateur d'Adolf Hitler, mais si les gens veulent dire qu'ils admirent Adolf Hitler, ils doivent être libres de le faire comme aux États-Unis)".
Il ajoute : "Troisièmement, remigration (j'engage immédiatement une politique de remigration et fais partir de France les immigrés ou les allogènes qui ne sont pas assimilés à la communauté nationale). Quatrièmement, je quitte l'Union européenne. Cinquièmement, je rétablis une monnaie nationale. Quant au mariage pour tous, il va de soi que je le supprime (y compris rétroactivement, car c'est une aberration)". Je suis assez d'accord avec ces cinq points, notamment pour ce qui est de la remigration et de la restauration du mariage traditionnel.
Comme j'ai régulièrement l'occasion d'argumenter en faveur de ces positions, je résumerai ici ces arguments en deux mots : cohérence, équilibre (la cohérence culturelle émanant de personnes partageant, dès leur enfance, les mêmes origines ethniques européennes, la même langue et les mêmes références juridiques ; l'équilibre naturel qu'apporte à la civilisation l'union entre l'homme et la femme). La preuve : la France était-elle une nation plus solide, plus assurée de ses intérêts, quand elle était blanche et hétérosexuelle ? La réponse est oui.
Là où je pourrais désapprouver Lesquen, et cette précision rejoint ce que je disais plus haut quand je me référais aux mises en garde de Ploncard d'Assac, c'est au sujet de ce que Lesquen ne dit pas. Le problème d'une démarche cryptique, c'est, par définition, le non-dit. Or, nous avons vu que le non-dit qui pose problème, chez Lesquen, serait sa tentative de légitimation de la franc-maçonnerie. Car s'il défend ce point, il discrédite tous les autres, tant il est vrai que la franc-maçonnerie, c'est l'affaiblissement de la droite par la gauche, qui aboutit au "en même temps".
L'un des symptômes de ce crypto-maçonnisme pourrait être le fait qu'Henry de Lesquen et Yvan Benedetti n'ont pas l'air de s'apprécier mutuellement, ce qu'ils ont confirmé l'un comme l'autre, le premier dans la vidéo que je résume ici, le second dans un bref entretien accordé au Parti de la France (dans la série Faf & Curious), révélant d'autant mieux, par contraste, la position plus fédératrice de Jérôme Bourbon (apprécié par les deux protagonistes). Après une digression sur la dépravation de certains élus, on en arrive aux motifs d'annulation du banquet de Rivarol.
Ce banquet devait célébrer les soixante-dix ans du journal, avec deux ans de retard (à cause des contraintes sanitaires de 2021 et de 2022). Mais l'annulation s'est faite préventivement, du fait de la circulaire du 10 mai 2023 de Gérald Darmanin, visant à interdire toutes les manifestations d'extrême droite et d'ultra-droite. Cette circulaire a pour origine la réaction politico-médiatique scandalisée à l'hommage à Sébastien Deyzieu (1972-1994) du Groupe union défense (GUD). Des interdictions ont en effet suivi, dont il était déjà question ici dans un autre sujet.
C'est dans ce contexte que, bien qu'ayant des positions depuis toujours compatibles avec l'extrême droite, j'ai décidé de rejoindre ouvertement le combat légal et philosophique mené par cette famille politique pour faire avancer nos idées. Je me suis dit que, dans une France de plus en plus dégradée par une classe politique dénuée de volonté de redresser la situation, les authentiques militants d'extrême droite sont des gens courageux, seuls à présent disposés à défendre des projets favorables aux intérêts de notre pays et des vrais Français (pas seulement de papier, mais aussi de culture, de langue et de tradition).
C'est pourquoi le premier article de blog que j'ai rédigé en ce sens date, précisément, du 10/05/23. Un deuxième article date du 26/05/23, comme le troisième article de ma main. Le quatrième article, le cinquième article et le sixième article datent du 02/06/23, avec des photos reprises sur mon compte Instagram. Dans la même lignée, j'ai ensuite créé le présent forum, Objectif Nation, dont le topic le plus ancien date du 11 juin 2023. En fait, j'ai toujours été d'extrême droite ; il m'a simplement fallu du temps pour en prendre pleinement conscience (alors que j'ai toujours été conscient d'être hétérosexuel, certainement parce que les femmes m'intéressent davantage que la politique).
L'un de mes articles de blog évoque justement l'annulation du banquet de Rivarol. Pour en revenir au militant du GUD mort en 1994, Lesquen fait observer, au sujet des croix celtiques vues dans certaines manifestations, que la croix celtique, bien que d'origine plus ancienne que le christianisme, a été intégrée par ce dernier. Quant à la croix gammée, c'est le svastika que l'on trouvait chez les Grecs et que l'on retrouve dans l'hindouisme et dans le bouddhisme. Lesquen avait même, au Japon, consulté un plan de ville constellé de croix gammées (indiquant les temples bouddhistes).
Lesquen cite ensuite le franc-maçon Jules Ferry (1832-1893, voir ce qui est dit plus haut à propos du crypto-maçonnisme de Lesquen), Georges Clémenceau (1841-1929), Paul Doumer (1857-1932), Charles de Gaulle (1890-1970) et d'autres pour montrer qu'il existe un sentiment patriotique dans la tradition républicaine, ce à quoi Bourbon répond que le contexte était différent avant 1945 et les tribunaux de Nuremberg. Les deux interlocuteurs s'accordent cependant sur le fait que la loi Pleven de 1972 a qualifié de délit la préférence nationale.
Les désaccords entre eux subsistent néanmoins sur la différence fondamentale qui existe, selon Lesquen, entre l'esprit contre-révolutionnaire de la troisième république et celui des deux premières dont il se distingue, alors que Bourbon a raison de faire remarquer que, de toute façon, toutes les républiques françaises ont toujours été profondément anticatholiques. Pour Lesquen, depuis le déclin du marxisme, la principale fracture est entre le nationalisme et le cosmopolitisme (en l'occurrence de l'après mai 1968). Je ne suis pas convaincu que le marxisme ait décliné autant qu'il aurait dû le faire, vu le poids de la fiscalité, de la dette et des dépenses publiques persistantes.
À une question posée par un auditeur sur les liens entre la troisième république et le protestantisme, Bourbon rappelle le contexte de lutte entre la franc-maçonnerie et le catholicisme en France, surtout entre 1879 et 1914, ayant culminé avec la loi de 1905 dite de séparation entre l'Église et l'État, lequel est devenu propriétaire de toutes les églises créées avant 1905. Lesquen ajoute que la franc-maçonnerie a été créée en Angleterre dans un contexte protestant mais que, une fois arrivée en France, elle est devenue essentiellement anticatholique.
À une autre question posée sur le soi disant progressisme de la gauche, Lesquen répond que la gauche est une dégradation (et en cela je suis d'accord avec lui, car la gauche fait de la gestion de la misère et donc de l'exploitation de cette dernière une source de revenus privilégiée, telle un parasite sur les forces vives du travail, de manière concomitante avec un délitement des habitudes de vie). Pour autant, je ne tiens pas à accoler le terme de progressisme à la droite, préférant le conservatisme, la solidité (sans rejeter, bien sûr, le progrès).
La droite est un conservatisme des mœurs qui intègre le progrès technique ; l'extrême droite aussi, avec l'avantage, par rapport à la droite, que l'extrême droite refuse de tergiverser sous la pression gauchiste, préférant à raison rester en cohérence avec ses idées directrices. Avec l'extrême droite au pouvoir, on mettrait fin aux amendements et aux débats à n'en plus finir, et on redresserait le pays selon une ligne politique robuste. C'est pourquoi la franc-maçonnerie est un vecteur de décadence qui doit être honni, et que, quand on est nationaliste, il est plus approprié de préférer, sur le plan des idées, le point de vue de Bourbon à celui de Lesquen, même si les deux sont intéressants.
L'émission aborde alors le contenu du journal Rivarol. Il fut un temps, ce dernier était concurrencé par Minute, avec, entre autres, Serge de Beketch (1946-2007) et François Brigneau. Chez Rivarol, créé en 1951, il y a eu, avant Jérôme Bourbon, des auteurs comme Lucien Rebatet (1903-1972) ou Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958). Lesquen reconnaît les qualités intellectuelles et rédactionnelles de Bourbon, qu'il tient dans une haute estime, ainsi que celles d'Hannibal (Martin Peltier), de François-Xavier Rochette, de Scipion de Salm, de Jean Terrien et de tous les autres.
Il y a au moins un autre point où je rejoins quand même Lesquen, c'est le fait que l'urgence politique actuelle nous invite, en quelque sorte, à voter pour le parti le moins éloigné de ce que l'on souhaite mettre en place, et il semble pour l'instant que ce soit le RN, même si ce parti a des effectifs malheureusement tolérants et inclusifs (entre autres défauts : gaullisme, soutien à l'Ukraine, reniement des groupes d'extrême droite), car il faut garder en vue que c'est pire dans les autres partis. Nous devons donc procéder par étapes vers une sortie politique.
Le véritable auteur de la guerre, a écrit l'historien Auguste Mignet (1796-1884), n'est pas celui qui la déclare, mais celui qui la rend nécessaire. Bourbon reste plus réservé que Lesquen (pro-russe) sur la question de la guerre russo-ukrainienne et, tout en condamnant les positions favorables aux minorités de mœurs, je suis d'accord avec le directeur de publication de Rivarol (comme avec Yvan Benedetti par ailleurs) sur le fait que ce conflit ne concerne pas directement les intérêts de la France, qui doivent rester notre priorité.
Concernant Lesquen, j'ai la même position qu'au sujet de Pierre-Yves Rougeyron par ailleurs. Tous deux ont en effet en commun de se situer à la charnière de la droite républicaine et de l'extrême droite, comme Charles Pasqua (1927-2015) avant eux. On peut partager certaines de leurs analyses, et c'est à ce titre que je les cite même si, par appartenance à l'extrême droite, je préfère le point de vue des Cercles nationalistes français autour de Philippe Ploncard d'Assac (ou, d'ailleurs, de Rivarol autour de Jérôme Bourbon et des autres rédacteurs).
Ploncard d'Assac avait d'ailleurs mis en garde les lecteurs de ses ouvrages, en l'occurrence l'Enquête sur la Nouvelle Droite et ses compagnons de route, concernant Lesquen (entre autres, car il n'est pas le seul : Alain de Benoist, Dominique Venner (1935-2013), Louis Pauwels, Robert Hersant, Jean-Pierre Pierre-Bloch, Patrick Gofman, Yves Blot, Jean-Yves Le Gallou, Pierre Vial, Guillaume Faye, Bruno Mégret, Christian Bouchet, etc.). En cause : leur crypto-maçonnisme (voire leur gaullisme, ce qui revient au même), au détriment de l'héritage catholique.
La question se pose, de la spécificité de l'extrême droite en tant que famille politique. À cette question, l'une des réponses (et c'est le choix que j'ai fait, comme d'autres nationalistes avant moi) consiste à condamner clairement la gnose, le catharisme et la franc-maçonnerie. Même si, personnellement, je ne suis pas catholique, je vois dans l'humanisme fraternel (et même dans l'humanisme tout court) le terreau du laxisme et de la complaisance qu'il faut combattre par la rigueur, ce afin de maintenir ou restaurer des nations solides dans notre intérêt.
Or, l'un des problèmes de l'extrême droite est celui de son unité. Quoi que l'on pense de Jean-Marie Le Pen, il a eu le mérite, à un moment donné, de parvenir à fédérer des courants antinomiques pour ériger le Front national en force politique majeure. Malheureusement, cette ouverture a fini par s'opérer au détriment du nationalisme, ce qui explique indirectement pourquoi on en est arrivé au Rassemblement national de Marine Le Pen, puis à Jordan Bardella accusé d'opportunisme par ses détracteurs nationalistes. C'est un point à considérer.
Un autre point, sur lequel je souhaite revenir, est celui de la difficulté à mettre d'accord des catholiques, des païens et des athées. Au sein de l'extrême droite, si, comme l'explique Ploncard d'Assac dans ses conférences, le fait pour chacun de tirer la corde de son côté aboutit à une force d'inertie et, de ce fait, à une incapacité en termes de prise de décision, il aurait fallu et il faudrait que les différents représentants de l'extrême droite acceptent la négociation, en se mettant d'accord sur au moins un point non négociable : il faut écarter les francs-maçons (et, par ailleurs, les personnes de mœurs déviantes).
Car, et c'est un élément essentiel pour comprendre ce qui s'est passé, c'est du fait des limites de l'action de Jean-Marie Le Pen, et parce que la culture de la négociation en interne n'était pas assez développée parmi l'extrême droite française, que les francs-maçons en ont profité pour infiltrer cette famille politique, en se présentant implicitement à elle comme les médiateurs, en son sein, entre croyants et non-croyants. Il faut donc que les extrémistes de droite, par intérêt politique, s'unissent pour combattre la franc-maçonnerie et la vaincre légalement.
Il convient de compléter la référence de Ploncard d'Assac à l'encontre de la Nouvelle Droite par la lecture de ses autres ouvrages, dont, en l'occurrence, Charles de Gaulle, de la légende à la réalité et FN, histoire d'une trahison. Ces livres sont d'une importance majeure pour comprendre les réserves que l'on peut avoir, concernant Lesquen et Rougeyron (à cause de leur gaullisme et, disons-le, de leur crypto-maçonnisme). Les lignes de démarcation étant nettement tracées, que reste-t-il des émissions de Radio Athéna ? Un intérêt documentaire.
Ce long préambule de ma part, en faveur d'un ordre civilisationnel propice à la solidité de la nation, devrait permettre une meilleure compréhension, dans une perspective d'extrême droite, de la transcription et des commentaires qui vont suivre, du contenu de l'émission de Radio Athéna à proprement parler. Quand je lis les commentaires sur Youtube, je note, à plusieurs reprises, que certains auditeurs reprochent à Lesquen de trop parler au détriment de son invité. Je trouve que la parole de Bourbon ressort d'autant mieux.
Le titre de l'entretien est d'ailleurs : "Le combat contre la décadence de la France et de l'Occident chrétien". Lesquen revient d'abord sur la mort de Jean Haudry (1934-2023), grand spécialiste, avec Georges Dumézil (1898-1986), des langues indo-européennes et de leur civilisation, auteur notamment d'un ouvrage intitulé La Triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne. L'animateur de l'émission note, de ce fait, une influence indo-européenne dans la prière du Confiteor, qui parle du péché en pensée, en parole et en action.
Cette prière, Bourbon la récite de mémoire en latin : "Confiteor Deo omnipotenti, beatae Mariae semper Virgini, beato Michaeli Archangelo, beato Joannni Baptistae, sanctis apostolis Petro et Paulo, omnibus Sanctis et tibi Pater, quia peccavi nimis cogitatione, verbo et opere". Le deuxième sujet abordé se présente comme celui d'un héros symbolique, Henri d'Anselme, "ce jeune catholique qui avait repoussé un homme en train d’attaquer des enfants à Annecy" le 8 juin 2023. Le public de notre époque oublie vite, consomme l'actualité.
Bourbon fait observer que les médias laïcistes ont mis en exergue la soi disant chrétienté de l'attaquant au couteau, Abdalmasih H., pour dénoncer le fondamentalisme religieux, cependant que Lesquen se demande si le criminel syrien est vraiment chrétien, d'où l'hypothèse, en fait, d'un acte de provocation islamiste. Après ces deux premiers points, Lesquen et Bourbon en viennent à celui de l'annulation du banquet de Rivarol le 24 juin 2023. J'avais moi-même prévu d'y aller et m'y étais inscrit, avant de décider de convertir en don ma réservation.
Cette période est particulièrement importante pour moi, comme pour d'autres. Sans en préciser le motif (car je n'entre pas dans le détail de mes engagements politiques dans la sphère professionnelle, à la fois par réserve, par pudeur et par conformité déontologique, contrairement aux wokistes qui mettent du rose partout), j'avais prévenu mon travail de mon indisponibilité "pour cause de déplacement à Paris". Cependant, le banquet de Rivarol annulé, rien ne m'incitait plus à aller à Paris ce jour-là. C'était le seul événement susceptible de me concerner.
Cela explique pourquoi, le 24 juin 2023, j'ai profité de cette indisponibilité planifiée pour aller dans les Hautes-Alpes, afin de voir d'autres contacts professionnels (j'ai en effet plusieurs activités) et, par la même occasion, poursuivre l'exploration de ma région, qui s'annonce comme une exploration plus vaste du territoire français, contribuant, en plus de mes convictions nationalistes et conservatrices, à l'intitulé d'Objectif Nation qui occupe, encore plus qu'hier et moins que demain, une place de premier ordre dans ma vie. C'est une convergence.
J'ai ainsi alterné visites professionnelles et découvertes locales. Parti le 23/06/23, j'ai vu notamment : le Massif du Dévoluy ; Notre-Dame de Bois-Vert, à La Fare-en-Champsaur ; le Grand Pic de la Meije, dans le massif des Écrins ; le 24/06/23 : le Lac Vert, à Névache ; le massif des Cerces, à la frontière franco-italienne ; le 25/06/23 : les Gondrans et la Naissance de la Durance, à Montgenèvre ; le 24/06/23 : le pont d'Asfeld, la Collégiale, la cité Vauban et la Croix de Toulouse, à Briançon, la plus haute ville de France. Je n'ai donc pu faire la randonnée de la Croix de Toulouse.
Pour avoir visité les endroits cités et travaillé le même jour, je n'ai, en effet, pas eu le temps nécessaire pour me rendre à pied jusqu'à ce site en hauteur. Je m'y suis donc rendu en voiture, sur une route étroite et vertigineuse fortement déconseillée aux automobilistes (ce que j'ai appris après coup, en comprenant pourquoi ayant fait l'expérience). J'ai réfléchi, ensuite, sur ce que la croix de Toulouse pouvait représenter pour moi. Je suis blanc, européen, de culture chrétienne, attaché à la France et à la région Sud, extrêmement conservateur.
La croix de Toulouse n'est pas, à mes yeux, le symbole de tolérance que certains veulent y voir ; c'est simplement la conjonction entre deux appartenances culturelles : celle à la chrétienté et celle à l'Occitanie (au sens large, de la terre où se parle la langue d'oc, et non au sens administratif actuel, plus restreint). La croix de Toulouse est donc la représentation d'une double appartenance, une manière de dire que la terre occitane se veut chrétienne. Les Hautes-Alpes sont aussi une expérience profonde pour un Niçois, une autre notion de la distance que celle donnée par le littoral azuréen.
Sur le site de la Croix de Toulouse, à côté d'une statue de la Vierge, on peut lire un message disant que, depuis ces hauteurs, elle veille sur nous, et nous protège des ténèbres. Je me suis laissé penser que ce message, qui géographiquement touche d'abord Briançon, résonne au moins jusqu'à Nice. Par la suite, je suis retourné dans ma commune niçoise en empruntant, sur une partie du trajet, la route de la Bonette, la route bitumée la plus haute de France. Arrivé au camp des Fourches, à Saint-Dalmas-le-Selvage, j'étais déjà dans la métropole Nice Côte d'Azur.
Je souscris, par ailleurs, à la thèse mistralienne selon laquelle les Hautes-Alpes sont non seulement occitanes, mais aussi provençales, du moins pour une partie d'entre elles. L'appellation croix de Toulouse est, de fait, liée à la Provence, nommant ainsi la croix occitane par reconnaissance de Toulouse comme capitale culturelle, encore une fois dans une acception étendue (Marseille pouvant être considérée, plus spécifiquement, comme capitale de la Provence). Ce séjour a également confirmé, à mon sens, l'importance de l'automobile dans nos vies.
Quand je parle d'automobile, je parle évidemment de celle qui roule à l'essence, et de l'autonomie que procure, depuis toujours, ce moyen de locomotion privatif et pratique, surtout à l'heure où l'Allemagne envisage d'abandonner l'objectif du "tout électrique" dans l'automobile à l'horizon de 2035, et où la république française macronienne se retrouve de plus en plus isolée dans son idéologie écolo-pathologique punitive et contreproductive, ce d'autant plus que le climato-scepticisme s'avère fondé, parce que le CO2 est bénéfique à la planète.
Cela me fait penser que, si j'étais allé à Paris pour assister au banquet de Rivarol en cas de maintien de ce dernier, j'aurais probablement pris ma voiture là aussi. Par adhésion personnelle. Et parce que la voiture à essence se doit de faire partie des revendications de l'extrême droite, tout comme la consommation de viande par ailleurs : nous avons combattu pour devenir une espèce dominante sur cette planète, et avons construit, pour notre propre confort au prix d'un travail considérable, notre droit d'y circuler et d'y maintenir notre consommation omnivore.
Lesquen, lui, avait assisté au banquet rivarolien de 2016, dont je me souviens du reportage que Canal + lui avait consacré, avec, entre autres, Jean-Marie Le Pen, Robert Faurisson (1929-2018), Pierre Sidos (1927-2020) et Pierre Hillard. Je cite ce que disait alors Lesquen : "Je suis nationaliste, traditionnaliste, identitaire et, j'ose le dire, populiste. Les cinq grandes idées si j'étais président ? Premièrement, rétablissement de la démocratie (qui n'existe pas). Deuxièmement, rétablissement de la liberté d'expression(je ne suis pas un admirateur d'Adolf Hitler, mais si les gens veulent dire qu'ils admirent Adolf Hitler, ils doivent être libres de le faire comme aux États-Unis)".
Il ajoute : "Troisièmement, remigration (j'engage immédiatement une politique de remigration et fais partir de France les immigrés ou les allogènes qui ne sont pas assimilés à la communauté nationale). Quatrièmement, je quitte l'Union européenne. Cinquièmement, je rétablis une monnaie nationale. Quant au mariage pour tous, il va de soi que je le supprime (y compris rétroactivement, car c'est une aberration)". Je suis assez d'accord avec ces cinq points, notamment pour ce qui est de la remigration et de la restauration du mariage traditionnel.
Comme j'ai régulièrement l'occasion d'argumenter en faveur de ces positions, je résumerai ici ces arguments en deux mots : cohérence, équilibre (la cohérence culturelle émanant de personnes partageant, dès leur enfance, les mêmes origines ethniques européennes, la même langue et les mêmes références juridiques ; l'équilibre naturel qu'apporte à la civilisation l'union entre l'homme et la femme). La preuve : la France était-elle une nation plus solide, plus assurée de ses intérêts, quand elle était blanche et hétérosexuelle ? La réponse est oui.
Là où je pourrais désapprouver Lesquen, et cette précision rejoint ce que je disais plus haut quand je me référais aux mises en garde de Ploncard d'Assac, c'est au sujet de ce que Lesquen ne dit pas. Le problème d'une démarche cryptique, c'est, par définition, le non-dit. Or, nous avons vu que le non-dit qui pose problème, chez Lesquen, serait sa tentative de légitimation de la franc-maçonnerie. Car s'il défend ce point, il discrédite tous les autres, tant il est vrai que la franc-maçonnerie, c'est l'affaiblissement de la droite par la gauche, qui aboutit au "en même temps".
L'un des symptômes de ce crypto-maçonnisme pourrait être le fait qu'Henry de Lesquen et Yvan Benedetti n'ont pas l'air de s'apprécier mutuellement, ce qu'ils ont confirmé l'un comme l'autre, le premier dans la vidéo que je résume ici, le second dans un bref entretien accordé au Parti de la France (dans la série Faf & Curious), révélant d'autant mieux, par contraste, la position plus fédératrice de Jérôme Bourbon (apprécié par les deux protagonistes). Après une digression sur la dépravation de certains élus, on en arrive aux motifs d'annulation du banquet de Rivarol.
Ce banquet devait célébrer les soixante-dix ans du journal, avec deux ans de retard (à cause des contraintes sanitaires de 2021 et de 2022). Mais l'annulation s'est faite préventivement, du fait de la circulaire du 10 mai 2023 de Gérald Darmanin, visant à interdire toutes les manifestations d'extrême droite et d'ultra-droite. Cette circulaire a pour origine la réaction politico-médiatique scandalisée à l'hommage à Sébastien Deyzieu (1972-1994) du Groupe union défense (GUD). Des interdictions ont en effet suivi, dont il était déjà question ici dans un autre sujet.
C'est dans ce contexte que, bien qu'ayant des positions depuis toujours compatibles avec l'extrême droite, j'ai décidé de rejoindre ouvertement le combat légal et philosophique mené par cette famille politique pour faire avancer nos idées. Je me suis dit que, dans une France de plus en plus dégradée par une classe politique dénuée de volonté de redresser la situation, les authentiques militants d'extrême droite sont des gens courageux, seuls à présent disposés à défendre des projets favorables aux intérêts de notre pays et des vrais Français (pas seulement de papier, mais aussi de culture, de langue et de tradition).
C'est pourquoi le premier article de blog que j'ai rédigé en ce sens date, précisément, du 10/05/23. Un deuxième article date du 26/05/23, comme le troisième article de ma main. Le quatrième article, le cinquième article et le sixième article datent du 02/06/23, avec des photos reprises sur mon compte Instagram. Dans la même lignée, j'ai ensuite créé le présent forum, Objectif Nation, dont le topic le plus ancien date du 11 juin 2023. En fait, j'ai toujours été d'extrême droite ; il m'a simplement fallu du temps pour en prendre pleinement conscience (alors que j'ai toujours été conscient d'être hétérosexuel, certainement parce que les femmes m'intéressent davantage que la politique).
L'un de mes articles de blog évoque justement l'annulation du banquet de Rivarol. Pour en revenir au militant du GUD mort en 1994, Lesquen fait observer, au sujet des croix celtiques vues dans certaines manifestations, que la croix celtique, bien que d'origine plus ancienne que le christianisme, a été intégrée par ce dernier. Quant à la croix gammée, c'est le svastika que l'on trouvait chez les Grecs et que l'on retrouve dans l'hindouisme et dans le bouddhisme. Lesquen avait même, au Japon, consulté un plan de ville constellé de croix gammées (indiquant les temples bouddhistes).
Lesquen cite ensuite le franc-maçon Jules Ferry (1832-1893, voir ce qui est dit plus haut à propos du crypto-maçonnisme de Lesquen), Georges Clémenceau (1841-1929), Paul Doumer (1857-1932), Charles de Gaulle (1890-1970) et d'autres pour montrer qu'il existe un sentiment patriotique dans la tradition républicaine, ce à quoi Bourbon répond que le contexte était différent avant 1945 et les tribunaux de Nuremberg. Les deux interlocuteurs s'accordent cependant sur le fait que la loi Pleven de 1972 a qualifié de délit la préférence nationale.
Les désaccords entre eux subsistent néanmoins sur la différence fondamentale qui existe, selon Lesquen, entre l'esprit contre-révolutionnaire de la troisième république et celui des deux premières dont il se distingue, alors que Bourbon a raison de faire remarquer que, de toute façon, toutes les républiques françaises ont toujours été profondément anticatholiques. Pour Lesquen, depuis le déclin du marxisme, la principale fracture est entre le nationalisme et le cosmopolitisme (en l'occurrence de l'après mai 1968). Je ne suis pas convaincu que le marxisme ait décliné autant qu'il aurait dû le faire, vu le poids de la fiscalité, de la dette et des dépenses publiques persistantes.
À une question posée par un auditeur sur les liens entre la troisième république et le protestantisme, Bourbon rappelle le contexte de lutte entre la franc-maçonnerie et le catholicisme en France, surtout entre 1879 et 1914, ayant culminé avec la loi de 1905 dite de séparation entre l'Église et l'État, lequel est devenu propriétaire de toutes les églises créées avant 1905. Lesquen ajoute que la franc-maçonnerie a été créée en Angleterre dans un contexte protestant mais que, une fois arrivée en France, elle est devenue essentiellement anticatholique.
À une autre question posée sur le soi disant progressisme de la gauche, Lesquen répond que la gauche est une dégradation (et en cela je suis d'accord avec lui, car la gauche fait de la gestion de la misère et donc de l'exploitation de cette dernière une source de revenus privilégiée, telle un parasite sur les forces vives du travail, de manière concomitante avec un délitement des habitudes de vie). Pour autant, je ne tiens pas à accoler le terme de progressisme à la droite, préférant le conservatisme, la solidité (sans rejeter, bien sûr, le progrès).
La droite est un conservatisme des mœurs qui intègre le progrès technique ; l'extrême droite aussi, avec l'avantage, par rapport à la droite, que l'extrême droite refuse de tergiverser sous la pression gauchiste, préférant à raison rester en cohérence avec ses idées directrices. Avec l'extrême droite au pouvoir, on mettrait fin aux amendements et aux débats à n'en plus finir, et on redresserait le pays selon une ligne politique robuste. C'est pourquoi la franc-maçonnerie est un vecteur de décadence qui doit être honni, et que, quand on est nationaliste, il est plus approprié de préférer, sur le plan des idées, le point de vue de Bourbon à celui de Lesquen, même si les deux sont intéressants.
L'émission aborde alors le contenu du journal Rivarol. Il fut un temps, ce dernier était concurrencé par Minute, avec, entre autres, Serge de Beketch (1946-2007) et François Brigneau. Chez Rivarol, créé en 1951, il y a eu, avant Jérôme Bourbon, des auteurs comme Lucien Rebatet (1903-1972) ou Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958). Lesquen reconnaît les qualités intellectuelles et rédactionnelles de Bourbon, qu'il tient dans une haute estime, ainsi que celles d'Hannibal (Martin Peltier), de François-Xavier Rochette, de Scipion de Salm, de Jean Terrien et de tous les autres.
Il y a au moins un autre point où je rejoins quand même Lesquen, c'est le fait que l'urgence politique actuelle nous invite, en quelque sorte, à voter pour le parti le moins éloigné de ce que l'on souhaite mettre en place, et il semble pour l'instant que ce soit le RN, même si ce parti a des effectifs malheureusement tolérants et inclusifs (entre autres défauts : gaullisme, soutien à l'Ukraine, reniement des groupes d'extrême droite), car il faut garder en vue que c'est pire dans les autres partis. Nous devons donc procéder par étapes vers une sortie politique.
Le véritable auteur de la guerre, a écrit l'historien Auguste Mignet (1796-1884), n'est pas celui qui la déclare, mais celui qui la rend nécessaire. Bourbon reste plus réservé que Lesquen (pro-russe) sur la question de la guerre russo-ukrainienne et, tout en condamnant les positions favorables aux minorités de mœurs, je suis d'accord avec le directeur de publication de Rivarol (comme avec Yvan Benedetti par ailleurs) sur le fait que ce conflit ne concerne pas directement les intérêts de la France, qui doivent rester notre priorité.