Dans le cadre des élections européennes de juin 2024, le problème pour nous nationalistes consistait à savoir pour qui voter. L'ironie de l'histoire est que le Rassemblement national (RN) n'est devenu éligible qu'au prix d'une trahison qui, d'ailleurs, confirme celle du précédent Front national (FN), comme l'avait expliqué Philippe Ploncard d'Assac dans son ouvrage Histoire d'une trahison. Trahison il y a, en l'occurrence, car le RN est un parti gaulliste, maçonnique, LGBTiste, inclusif, transhumaniste, immigrationniste, européiste, pro-ukrainien et, probablement, pro-vaccinal.

Gaulliste, le RN l'est au moins depuis la tribune de Marine Le Pen parue dans la Revue politique et parlementairele 25 juin 2020. Sur plus de deux cent cinquante lignes de texte élogieux, il faut faire un tri pour y trouver des arguments objectifs et concrets qui, pour autant, ne résistent pas à l'examen critique, tel qu'il a été opéré utilement par le même Ploncard d'Assac dans son livre De Gaulle, de la légende à la réalité. S'agissant, par exemple, de la défaite française contre l'Allemagne en 1940, notre armée était affaiblie en partie à cause de la livraison d'armes et de munitions aux Rouges d'Espagne, livraison favorisée par Léon Blum (1872-1950).

Il n'était donc pas dans l'intérêt de la France de mener une guerre dont elle n'avait pas les moyens, et c'est Philippe Pétain (1856-1951), favorable à l'armistice pour le salut de notre pays, qu'Albert Lebrun (1871-1950), le dernier président de la Troisième République, avait désigné pour trouver un terrain d'entente avec l'Allemagne. Le RN pourrait et devrait même être fier s'il avait une filiation politique avec le héros de Verdun, sauveur de la France. Pourtant, quand Élisabeth Borne avait mis en avant la question du pétainisme du RN le 28 mai 2023, Marine Le Pen s'en était défendue non sans une certaine virulence verbale, en cela appuyée par Jordan Bardella. Voilà qui maintient, une fois de plus, sous le signe du reniement un parti pourtant censé représenter l'extrême droite, et nous amène naturellement à la question du maçonnisme, ce dernier se présentant à la fois comme imperméable aux extrêmes et s'efforçant, néanmoins, d'infiltrer les extrêmes pour les neutraliser.

Maçonnique, le RN l'est aussi, ce au moins depuis que Marine Le Pen avait fait cause commune avec Gilbert Collard et Valéry Le Douguet. Pourtant, il est également vrai que, à l'horizon des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet 2024, suite à la décision d'Emmanuel Macron prise après la victoire du RN aux élections européennes, les francs-maçons ont appelé, une fois de plus, à faire barrage à ce parti politique. Comme s'il était toujours d'extrême droite. Ou comme s'il l'avait déjà été. Pourquoi ? Parce que les francs-maçons, en tant que partisans du régime républicain dans la lignée de 1789 et de ses successions, ont besoin de faire croire en une opposition, un ennemi de l'intérieur contre lequel, selon eux, il faudrait lutter. Mais leur attitude ne tient pas. Car nous venons de voir que le RN est un parti gaulliste. Or, il faut souligner, avec les historiens, que De Gaulle restera, dans les mémoires, celui qui avait réhabilité la franc-maçonnerie le 15 décembre 1943. Pour ceux qui seraient surpris de cette action précoce (avant 1945), rappelons que, du temps de Vichy, De Gaulle disposait déjà d'une marge de manœuvre via le CFLN (Comité français de la Libération nationale).

Plus proche de nous dans le temps, Bardella contribuait, à son tour, à donner des gages à la franc-maçonnerie, en acceptant une invitation à déjeuner de la Grande Loge Nationale de France (GLNF), selon une information donnée par le Canard Enchaîné du 21 février 2024. D'ailleurs, a-t-on besoin de cet exemple pour montrer que, le RN étant en accord avec l'idéologie humaniste et fraternelle aux fondements de la république, faute de quoi il n'aurait pu se présenter aux élections parmi les principales forces politiques ayant une chance de l'emporter, ce mouvement cautionne de facto la franc-maçonnerie et ce qu'elle représente ? Ce qu'il faut comprendre, de nature à aider les hésitants à rejoindre le nationalisme français contre-révolutionnaire, à droite du RN, c'est le fossé qui sépare une vision républicaine de la France muselée par l'universalisme, et notre combat pour que nous, Français blancs, aryens, hétérosexuels et de culture catholique restions ou redevenions maîtres chez nous, comme le rappellent régulièrement Yvan Benedetti et d'autres militants.

Le piège de l'universalisme consiste en effet à entraîner les peuples dans la dissolution de leur identité. Cette dissolution s'opère à tous les niveaux. Elle trouve sa source dans le nomadisme du peuple juif, dont l'émergence de ce que l'on a pris l'habitude, à juste titre, de nommer le judaïsme politique, s'est en partie appuyée sur les hérésies anticatholiques depuis la gnose jusqu'à la franc-maçonnerie, en passant par les Cathares, les Templiers et les Rose-Croix. Profitons-en pour rendre hommage à Étienne Couvert (1927-2024), l'un des grands auteurs catholiques traditionalistes spécialisés dans la critique de la gnose, soit cette aberration que constitue la tentative d'entraîner le christianisme sur la voie tortueuse de l'ésotérisme et de ses nébuleuses, dont la franc-maçonnerie véhicule la synthèse. Quoi que disent nos détracteurs du prisme par lequel nous analysons l'histoire ancienne et l'actualité plus récente, nous, réactionnaires, sommes les seuls, en définitive, à proposer une hypothèse structurée, rigoureuse, claire et documentée, de nature à expliquer les désordres du monde moderne.

L'une des étapes décisives du projet judéo-politique et franc-maçon, affectant particulièrement les premières décennies du vingt-et-unième siècle, passe évidemment par la promotion wokiste acharnée, hystérique, du LGBTisme, de l'inclusion et du transhumanisme, où l'on voit que l'entreprise de dissolution des identités, mentionnée précédemment, s'attaque désormais à la loi naturelle. Ses acteurs, idéologiquement aveuglés ou d'une lâcheté caractéristique des exécutants sans conviction, semblent concomitamment animés d'une rage d'autant plus grande que, malgré le déni dans lequel ils s'enferment, ils sont bien obligés de se rendre compte que leur publicité permanente pour les minorités de mœurs n'intéresse personne (à part les minorités en question, faibles et bruyantes, braillardes comme peuvent l'être tous les esprits puérils en mal de reconnaissance et de respectabilité collective). Nous, hétérosexuels, n'avons pas besoin de la sympathie des autres, car nous sommes adultes et responsables. Il est même plus logique, à choisir, de se montrer antipathique (ou simplement froid et distant), par défaut, à l'encontre de personnes que l'on ne connaît pas et qui, selon toute probabilité, ne sont pas animées des mêmes convictions politiques. La tolérance ne passera pas chez nous qui sommes et demeurons nationalistes, donc en accord avec la nature.

Tout le monde, hélas, ne peut en dire autant : LGBTiste, inclusif et transhumaniste, le RN l'est résolument, comme en témoigne, notamment, l'entente entre Jordan Bardella et Laurent Alexandre (lequel veut pucer les cerveaux). Ce défaut est à ajouter sur le compte de la désertion de ce même mouvement qui, pour se faire bien voir des instances républicaines, s'efforce d'en cocher toutes les cases. À l'instar des francs-maçons, lesdites minorités de mœurs ont massivement infiltré les rangs du RN, qui n'a nullement l'intention de remettre en cause le mariage pour tous. C'est bien Marine Le Pen elle-même qui, dès 2022, avait affirmé qu'elle ne retirerait "aucun droit aux Français", et sa position n'a pas changé depuis. L'un des problèmes que pose cette formulation, outre l'intention elle-même, tient à la mention des Français. Le RN oublie, ou feint d'oublier, que nous, Français dignes de ce nom, ne voulons, en accord avec l'histoire profonde de notre pays et de la grandeur de notre civilisation, concevoir le mariage que comme ce qu'il doit être légitimement : l'officialisation de l'union naturelle entre l'homme et la femme. Il en va de l'équilibre fondamental, vital, qui a permis à la France de devenir une grande nation.

Assaillie de toutes part, affaiblie de l'intérieur par la propagande officiellement favorable aux modes de vie dits alternatifs en termes d'orientation et de genre (fait d'autant plus curieux que, comme indiqué plus haut, ces minorités n'intéressent personne à part elles-mêmes), la France continue, de surcroît, à faire face à l'immigration massive, preuve que nous devons combattre sur tous les fronts. À ce titre, Bardella et son parti s'illustrent, une fois encore, par leur tiédeur. Là où l'urgence, précisément, nous commande d'envisager l'arrêt pur et simple de l'immigration, et même la remigration, le président du RN, à l'approche des législatives du 30 juin et du 7 juillet 2024, s'est encore contenté de parler de restriction et de contrôle. Cette excessive modération rhétorique fait déjà penser au bilan désastreux de Giorgia Meloni en Italie sur le même type de dossier. Chez nous, la concurrence entre le RN et LR s'apparente à une surenchère dans les effets d'annonce.

Immigrationniste, le RN l'est car européiste. En mai 2024, il s'agissait pour le parti mariniste de "bâtir l'Europe du vingt-et-unième siècle", malheureusement en restant dans l'Union européenne (UE) du vingtième siècle, ladite UE empêchant de prendre toute mesure radicale contre l'immigration, d'où les effets d'annonce. Pro-ukrainien, le RN l'est car européiste, du fait de la nature otanienne de cette pieuvre bureaucratique abstraite et inféodée au lobby américano-sioniste qu'est l'UE. Quel rapport entre l'Ukraine et Israël ? Cette déclaration, entre autres, de Volodymyr Zelensky qui, en 2022, disait vouloir faire de l'Ukraine un "grand Israël". La judéité de Zelensky, par ailleurs, ne fait pas débat. Bien naïf qui n'y verrait pas la convergence évidente entre les intérêts de ces alliés que sont l'Amérique impériale en déclin, Israël, l'Ukraine et la docile république dite française.

Pro-vaccinal, le RN le serait à l'avenant de tout ce qui précède, car s'il est un autre point commun entre Volodymyr Zelensky, Benyamin Netanyahou et même Donald Trump avant Joe Biden, c'est le consensus pro-vaccinal dans le contexte des années Covid-19. Que serait Bardella, en termes de volonté de rupture, pour aller contre l'avis d'un Zelensky, d'un Netanyahou, voire de n'importe quel président des États-Unis ? On mesure la taille d'un pion sur l'échiquier à celle de son roi. Ce que nous voulons à la tête de la France, ce n'est pas un pion, qu'il soit de la Macronie ou de son copier-coller au RN, indûment vendu aux électeurs abusés comme une marque de sanction. Ce que nous voulons à la tête de la France, c'est un roi ou, du moins, un vrai chef d'État prêt à défendre nos intérêts français face à n'importe quel Zelensky, Netanyahou, Trump, Biden ou autre. Le versant acceptable du trumpisme, c'est le : "America first" aux États-Unis (sauf pour ce qui est des vaccins anti-Covid), dont l'équivalent en France doit redevenir et rester : "La France aux Français".

C'est pourquoi Jérôme Bourbon et tous ceux qui avaient milité pour la liste Forteresse Europe de Pierre-Marie Bonneau, aux élections européennes de juin 2024, ont raison de saluer un succès d'estime, d'autant plus remarquable avec ses 5000 voix que les moyens étaient dérisoires face au rouleau compresseur des partis politiques les plus mis en avant dans les médias de masse, avalisés par la finance mondiale et cosmopolite. En somme, une fois écarté, finalement, ce parti traître qu'est le RN, l'alternative la plus conséquente, ou du moins la plus évidente, se résumait, pour nous nationalistes, soit à voter pour Forteresse Europe, soit à nous abstenir (ou à voter blanc), afin de ne pas porter la responsabilité d'une trahison plus grande encore de la part du RN. Car, quant à voter pour des partis dits plus modérés, ceux qui parmi les nationalistes font ce choix stratégique complexe en réaction, précisément, à la trahison du RN, ceux qui empruntent logiquement cette voie, néanmoins hasardeuse, savent que c'est un pari dont le risque réside dans l'absence de confiance suscitée par une expérience dont le recul se mesure en décennies, avec dans un premier temps la crise de l'illusoire alternance entre gauche et droite, dans un deuxième temps l'émergence monstrueuse de l'extrême centre incarné par un Emmanuel Macron en roue libre.

Ces 5000 voix de Forteresse Europe, si les institutions républicaines ne s'en inquiétaient pas, Gérald Darmanin et consorts ne s'attaqueraient pas tous azimuts à tout ce qui ressemble de près ou de loin à l'extrême droite et à l'ultra-droite. Ploncard d'Assac ne serait pas régulièrement convoqué devant la police du fait de ses prises de position, Bourbon et Benedetti n'iraient pas de condamnation en condamnation du fait de leurs propos et actions (pour ne citer que ces trois exemples). Ce que l'on observe, c'est que même le RN se prononce en faveur de la dissolution du Groupe Union Défense (GUD). Le RN trahit donc encore et toujours. J'en profite pour exprimer, encore et toujours, mon soutien envers les Cercles Nationalistes Français, Rivarol, Jeune Nation, le GUD et tous ceux, proches de nous, qui ont vu dissoute leur organisation, ou qui vivent sous l'épée de Damoclès d'un régime politique sans volonté politique sinon celle, prétendument pluraliste, de verrouiller l'accès à toute tentative de sortie.

De deux choses l'une : soit un régime se prétend démocratique au sens moderne et post-moderne du terme, inorganique, influencé par le pouvoir de la presse qui tient le vote du citoyen, et dans ce cas ce régime, au nom du pluralisme dont il se réclame, doit admettre la possibilité d'en sortir pour un autre type de régime si tel est le souhait des électeurs ; soit un régime, comme nous nationalistes le souhaitons, est autoritaire et dans ce cas les limites à respecter sont indiquées clairement, sans faire miroiter à la population une diversité qui n'aurait pas lieu d'être car contraire à la volonté populaire elle-même, ainsi qu'à nos exigences identitaires, les deux aspects étant corrélatifs. La crise de la république est, in fine, de se retrouver face à l'incohérence de ses propres fondements.

Nous, nationalistes, incarnons le noyau dur de la vraie France. À partir de nous, un effet boule de neige peut avoir lieu d'un jour à l'autre, comparable aux grandes tentatives de réhabilitation nationaliste du premier vingtième siècle au Portugal, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en France. L'avenir des États-Unis s'annonce incertain. Frileux, les souverainistes français, qui ne sont que des gaullistes comparés à nous autres pétainistes, restent attachés à l'image de l'empire américain, une image de plus en plus floue, fantomatique, lointaine. Israël s'embourbe à Gaza. Les forces ukrainiennes reculent face à la patience russe. Le monde de l'après-1945, du "plus jamais ça", résiste avec peine. Les BRICS, quoi que l'on pense, portent une vision d'avenir, de croissance, de prospérité nouvelle.

Qui seront nos alliés de demain ? Les États-Unis, Israël, l'Ukraine ? Au nom de quoi ? De quel bilan au terme des décennies passées ? De quel résultat encourageant pour nous ? De quel bienfait pour une France livrée aux mœurs déliquescentes, aux pompes aspirantes de l'immigration, aux trafics, à la drogue, aux règlements de compte des cités, aux débordements de violence qui gagnent le centre de nos villes, à nos usines qui disparaissent, à nos campagnes désertées alors que nous avons, sur nos terres, tout ce qu'il faut pour nourrir notre peuple ? Qui seront nos alliés ? Ceux qui nous ont imposé leurs conditions, leur censure, leur répression, le rétablissement du délit d'opinion au nom de la démocratie plurielle ? Ou ceux qui partagent avec nous le même scepticisme fondé à l'encontre des États-Unis, d'Israël, lesquels États-Unis et Israël ont manifestement échoué en tant qu'alliés de la France, ou plutôt manifestement réussi en tant qu'ennemis sournois de notre nation ?

Nous avons eu tort d'oublier que la solidité qui réside encore en France repose sur un millénaire, le Moyen Âge, à l'épreuve de l'hostilité des autres. Et nous avons raison à présent de nous souvenir, par réalisme, que l'Autre est hostile. Parce que nous vivons, depuis la nuit des temps, dans un monde d'intérêts divergents, de rapports de force, d'affrontements, d'où la convergence d'intérêts, les négociations et la coopération ne peuvent émerger que via la satisfaction d'obtenir ce que l'on veut, d'une part, et parce que, d'autre part, même si nous sommes mauvais, les guerres sont horribles à vivre. Ce qui a discrédité le pacifisme apparaît comme étant du même ordre que ce qui discrédite l'écologisme : les bons sentiments. La vertu politique du catholicisme est la conscience spirituelle du péché, c'est-à-dire, sur un plan matériel, de notre faillibilité, par conséquent de l'invalidité de l'humanisme, en ce que l'humain est, en tant que tel, moins fiable que les principes qui le structurent. Évitons d'être pacifistes, soyons pacifiques ; évitons d'être écologistes, soyons écologiques ; et soyons-le, non par bonté, mais parce que nous sommes mauvais, et que même les mauvais ont raison de préférer vivre dans un monde agréable.